Les opérations de la IIIème Armée en 1915

Le 5 Janvier, une attaque faite par la 10ème D.I. avec le concours du régiment des Garibaldiens ne donne que des résultats insignifiants. La Division s'est usée dans ces combats sanglants.

Le 7 Janvier, à l'Ouest de la Haute Chevauchée, elle repousse une attaque allemande.

Le 8 Janvier, une deuxième attaque réussit à nous faire perdre la plus grande partei du plateau au Nord du Ruisseau des Meurissons.

La relève de la 10ème D.I. s'impose.

En même temps, le Général en Chef estime nécessaire la relève du 2ème C.A.

C'est dans ces circonstances que le 8 Janvier, la zone de la IIIème Armée est étendue jusqu'à la vallée de l'Aisne. Le 32ème C.A. (40ème et 42ème D.I.) est mis à la disposition du Général commandant la IIIème Armée pour la relève du 2ème C.A.

La situation est peu brillante. Le 2ème C.A. est complètement usé. En butte depuis plus de trois mois aux efforts d'un ennemi manifestement mieux organisé pour la lutte de tranchée, mieux doté en engins de toute sorte et toujours victorieux, ses régiments sentent se préparer une attaque d'ensemble à laquelle ils se déclarent hors d'état de résister.

Aucune organisation sérieuse n'existe. Une tranchée de première ligne doublée parfois d'une tranchée de soutien à moins de 50 mètres en arrière, de mauvaises défenses accessoires, pas de boyaux, pas d'abris.

En Argonne orientale, la 10ème D.I. est usée.

En un mot, tout est à faire dans l'Argonne occidentale, et tout est à refaire dans l'Argonne orientale.

Il faut d'abord organiser une base solide sur laquelle on puisse tenir, avant de songer à regagner le terrain perdu.

C'est à quoi répond la création de la ligne dénommée I N qui doit comporter une tranchée continue avec de forts ouvrages et de sérieux réseaux de fils de fer.

Cependant, l'état dans lequel se trouve le 2ème C.A. nécessite une relève rapide et c'est pourquoi le projet primitif de l'Armée, consistant à ne relever ce C.A. qu'après l'organisation de la ligne I N par les troupes du 32ème C.A. ne peut être exécuté.

La 40ème D.I. relève dès le 12 janvier la 3ème D.I.
La 42ème D.I. relève la 4ème D.I. dès le 16.

Dans l'Argonne Orientale, la 10ème D.I. est relevée par la 9ème. Le 15ème C.A. étend son front jusque devant Vauquois

A peine installées les troupes nouvelles sont en butte aux attaques de l'ennemi.

Le 17 Janvier, une attaque allemande s'empare d'un de nos saillants au N.E. de 263.

Le 19 Janvier, les 40ème et 42ème D.I. repoussent des attaques allemandes.

Le 21, une attaque sur Marie Thérèse est arrêtée net.

Le 22, le 19ème Bataillon de Chasseurs (42ème D.I.) repousse une attaque.

Le 23, à Marie thérèse, plusieurs tentatives d'attaques sont arrêtées.

Le 24, à Marie thérèse, 2 attaques de nuit sont repoussées.

Le 25, la 42ème D.I. repousse une attaque.

Le 27, 2 attaques sont repoussées à Marie Thérèse.

Le 29, une violente attaque de la Division Würtembergeoise se produit sur tout le front de la 40ème D.I. entre la cote 176 et Bagatelle. Malgré d'énergiques contre-attaques la 40ème Division est rejetée sur sa ligne I N, inachevée, qui devient sa première ligne. Elle a subi de grosses pertes.

Les 30, 31 Janvier, 1er, 2 Février, tentatives d'attaques sur Bagatelle.

Le 4, attaque sur Bagatelle qui nécessite de notre part une énergique contre-attaque.

Le 5, nouvelles attaques de l'ennemi.

Le 7, violentes attaques sur Bagatelle.

A partir du 8, préparation par Minenwerfer sur le Bastion de Marie Thérèse. Une attaque est repoussée le 9.

Le 10, la 42ème D.I. est violemment attaquée. Après préparation d'artillerie, jet de grosses bombes auxquelles l'Infanterie ne peut répondre, et explosion de mines, l'ennemi se précipite sur les deux faces du saillant de Marie Thérèse. Malgré nos contre-attaques l'ennemi nous refoule. Une deuxième attaque de l'ennemi faite l'après-midi n'a aucun succès. Une vigoureuse contre-attaque faite par nous en fin de journée nous rend une centaine de mètres de tranchées.

La 42ème D.I. se trouve rejetée sur sa ligne I N inachevée. Il n'a aucune organisation derrière elle. L'ennemi a montré une supériorité indéniable en moyens matériels.

A dater de cette période (20 janvier au 10 Février), la lutte en Argonne présente 3 phases successives.

 



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